Clémence Le Prévost Petit
Gestalt-Thérapeute

La sexualité

La sexualité est
inhérente à notre état d’être vivant, à notre biologie, et en tant
qu’êtres humains, elle la dépasse largement. C’est un sujet de culture
qui a été traité par toutes les sociétés, codifié, régulé, pensé. Il
renvoie à la loi, à la morale, à l’éthique , à la spiritualité même, et aux préférences
particulières de chaque personne. Toutes ces dimensions peuvent se
confondre et s’impacter, créant de la confusion, du trouble pourrait-on
dire en clin d’œil à l’oeuvre célèbre de Judith Butler.

Je me suis
offert l’année dernière une formation sur ce sujet et j’ai acquis de
nouveaux outils réflexifs et thérapeutiques me permettant d’accompagner
mes client.e.s présent.e.s et à venir à amener de la clarté sur ce
sujet, et à sortir de la souffrance que leur relation à la sexualité peut originer.

La première réflexion que j’ai envie de partager aujourd’hui
c’est que, quand bien même nous vivons une période d’ouverture dans
notre société, d’une part ce n’est pas le cas partout, et d’autre part,
la morale d’un passé encore récent, et les tâtonnements des années 70’,
font ressentir encore lourdement leur impact aujourd’hui. 

L’homosexualité
a cessé d’être considérée par l’OMS comme maladie mentale en 1990, et
la transexualité en 2010. Cela a bien sûr un impact sur notre manière de
percevoir les sexualités, la nôtre et celle d’autrui. 

La manière de
considérer les corps, les corps des femmes en particulier, et les
enfants, dans la mode, les cultures, la psychologie, la religion, a un
impact énorme sur notre relation à notre corps, à notre désir, à notre
érotisme, à notre droit à la parole, à notre manière de nous approprier
ou d’éviter le champ de la sexualité, car pour nombre d’entre nous, la
sexualité est un terrain miné. 

Il est essentiel de pouvoir réfléchir à ce sujet pour soi et de contribuer ce faisant à faire évoluer la tolérance partout.



Pourquoi alors aborder
le thème de la sexualité au sein d’un travail thérapeutique ?

Ça parle
du désir, ça parle du plaisir, ça parle des tabous, des interdits, des
secrets et de leur impact, ça parle de nos zones d’ombre et de notre
lien au vivant, ça parle de notre manière d’être en lien, en relation,
ça parle de nos parents et de ce qui est là de notre éducation qui ne
devrait pas ou plus y être, ça peut parler de blessures individuelles et
collectives, ça parle de notre corps et de notre relation à lui, ça
parle de la honte, du dégoût, ça parle de la puissance et du pouvoir, ça
parle de notre capacité au bien-être, ça permet de prendre soin de nous
et de notre couple présent ou à venir, ça parle de comment on veut
éduquer nos enfants, ça parle aussi du sacré, du spirituel, du divin. Ça
parle de beaucoup de choses comme vous pouvez le voir ! Et parler de la
sexualité en thérapie, avec une personne compétente et éclairée sur le
sujet, profondément respectueuse, ça permet de mettre de la clarté, de
la compréhension et de l’acceptation sur ce qui à trait à notre
sexualité, et de guérir et transformer ce qui a besoin de l’être.


Monastère Kopa, Katmandou, Népal © Deloche/Godong/Leemage


Dans la sexualité, il y
a l’Eros. Dans la théogonie, Eros est une figure complexe et évolutive.
Mais je trouve intéressant d’en retenir ceci : « Éros est une divinité
grecque complexe, caractérisée par sa dualité (…) Éros apparaît pour la
première fois chez le poète Hésiode : il est l’une des entités
primordiales qui préexistent à la formation de l’univers (…). Il n’a
aucun attribut anthropomorphique (…): il est une force mystérieuse qui
semble pousser les êtres les uns vers les autres, et les incite à
procréer. » (source eduscol.education.fr) Dans la mythologie, Éros,
après moult péripéties, va s’accoupler avec Psyché et ils donneront
ensemble naissance à Volupté.
Eros apparaît donc comme une force
vive, première, qui peut être brutale et désordonnée à la fois que
source de vie. Mais quand elle s’associe à la psyché, elle donne
naissance à la volupté, un plaisir sensuel intense et raffiné. Dans
l’enseignement que j’ai reçu, on définit l’Eros comme une puissance sans
limites. C’est donc la rencontre avec d’autres dimensions de notre être
qui va venir structurer l’Eros, lui donner une forme, une direction.
Mais cette forme que va prendre notre sexualité peut être plus ou moins
bien vécue, plus ou moins épanouissante, ou au contraire destructrice en
fonction de ce qui l’a construite. D’où l’importance d’explorer ce
sujet en thérapie, pour pouvoir ramener du choix, de la conscience et du
plaisir dans notre sexualité afin de pouvoir accéder à nouveau ou pour
la première fois à la volupté, une rencontre charnelle à la fois que
spirituelle entre nos pulsions et notre conscience, une rencontre
profondément unificatrice et plaisante pour les différentes dimensions
de notre être.


J’espère que ce post sur la sexualité vous aura
intéressé et donné envie de prendre soin de cette dimension de votre
vie, quel que soit votre âge et votre condition physique !


Clémence Le Prévost Petit

Gestalt-thérapeute

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